Titre : |
La médicalisation de l'échec scolaire |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Stanislas Morel, Auteur |
Editeur : |
Paris : la Dispute |
Année de publication : |
DL 2014 |
Collection : |
L'Enjeu scolaire |
Importance : |
1 vol. (210 p.) |
Présentation : |
graph., couv. ill. en coul. |
Format : |
23 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-84303-255-4 |
Prix : |
20 EUR |
Note générale : |
Prix Louis Cros, Académie des sciences morales et politiques : 2015 : France |
Langues : |
Français (fre) |
Sujets : |
Echec Scolaire ; Lutte contre l'Echec Scolaire ; prévention ; trouble de l'apprentissage
|
Index. décimale : |
7640 Echec, redoublement, déperdition scolaire |
Résumé : |
extrait : "Sommes-nous tous égaux face aux apprentissages ? Pourquoi certains élèves réussissent-ils mieux que d'autres à l'école ? Pourquoi certains sont-ils «en échec» ? Voilà longtemps que ces questions sont au centre des débats sur l'éducation. Ces interrogations sont à la fois scientifiques, pédagogiques et politiques. Scientifiques, car elles sont abordées par des disciplines (sociologie, psychologie, didactique, linguistique, biologie, génétique, etc.) qui étudient les facteurs à 1 origine des différences d'apprentissage. Pédagogiques, car elles se posent également dans le cadre de la pratique de ceux qui ont pour mission de transmettre des savoirs, à commencer par les enseignants. Politiques, enfin, car, dans une société où la justice sociale est en grande partie fondée sur la méritocratie scolaire, la gestion des différences de réussite et, afortiori, des inégalités à l'école s'impose aux gouvernants comme une question incontournable. Ces registres, bien que sous-tendus par des logiques différentes, ne sont pas étanches, et les controverses scientifiques sur les inégalités de réussite scolaire se déroulent rarement à l'abri des débats brûlants suscités, dans la société, par ce «problème». Même si l'immixtion du politique ou de l'idéologique dans l'univers scientifique est parfois dénoncée par les chercheurs au nom de la nécessaire autonomie de la science, il faut reconnaître que les recherches sur les inégalités scolaires ne peuvent être entièrement dissociées des choix de société auxquels certains de leurs résultats semblent engager. Sans pour autant associer mécaniquement un type de représentations scientifiques à un type d'opinions ou d'actions pédagogiques et politiques, on peut, en effet, affirmer qu'une société où prédomine l'idée que les élèves sont «tous capables» de réussir scolairement ne fera pas les mêmes choix (dans le domaine éducatif ou ailleurs) que celle qui met l'accent sur les déterminismes génétiques ou biologiques à l'origine de la différenciation des trajectoires scolaires et, plus généralement, sociales.
Depuis les années 1960-1970, période à laquelle l'échec scolaire est devenu un problème social dont la résolution s'est imposée comme une des priorités (des gouvernements, de l'école, des métiers de l'enfance, des familles, etc.), le spectre des causes invoquées pour expliquer les ratés scolaires n'a que peu évolué : les difficultés des élèves sont immanquablement attribuées à des facteurs sociaux, pédagogiques, psychologiques, biologiques ou génétiques. Ce qui change, en revanche, d'une époque à l'autre, ce sont les rapports de force entre approches concurrentes et, par conséquent, le registre interprétatif dominant à un moment donné. Dans les années 1960-1980, en réaction à certaines thèses innéistes et héréditaristes de biologistes ou de psychologues expérimentaux dont les travaux avaient parfois une large audience, les sciences humaines et sociales étaient progressivement parvenues à convaincre une grande partie des acteurs de la communauté éducative que l'échec scolaire se construisait dans un milieu social, dans un environnement familial, dans un contexte scolaire. Les références savantes ou profanes aux dons ou aux aptitudes, loin d'avoir disparu, étaient néanmoins régulièrement dénoncées comme relevant davantage de l'idéologie que de la science et comme ne pouvant rendre compte de la majorité des cas d'échec scolaire. " |
Note de contenu : |
sommaire :
1. Analyser la médicalisation
Médicalisation
Une approche constructiviste et critique
Une mise en perspective historique
Quelques repères historiques
Effets croisés : médicalisation et scolarisation
Médicalisation, domination, intérêts
2. Une médicalisation controversée (1960-1980)
La construction de l’échec scolaire en «problème»
Une focalisation sur les inégalités sociales
Une médicalisation contestée et contenue
3. Une médicalisation décomplexée (depuis 1990)
Lorsque l’échec scolaire remet en cause la démocratisation
Savoirs fondamentaux et socle commun
Différenciation et individualisation
4. Le professeur des écoles, l’orthophoniste et le psychologue
Le cadre du recours : le paradigme de l’intégration
Le contexte du recours : une dévalorisation croissante du métier
La banalisation du recours aux orthophonistes
Les troubles psychologiques comme registre de compréhension et d’action
Conclusion
5. Interprétations médico-psychologiques de l’échec scolaire
Les deux établissements de l’enquête
Théories médico-psychologiques
Diagnostics
Les troubles spécifiques des apprentissages, une énigme cognitive
Une prise en compte des facteurs sociaux ?
6. Des traitements médico-psychologiques de l’échec scolaire ?
Psychothérapies : un traitement « omnibus » ?
Les médicaments, un traitement controversé
Les groupes psychopédagogiques
L’orthophonie au CMPP, soutien scolaire ou propédeutique
à la psychothérapie ?
L’orthophonie au CRL : une pédagogie scientifique
7. Quel partenariat avec le monde scolaire ?
Le CMPP et l’école : une proximité distante
L’enseignant, le médecin et la pédagogie scientifique
8. Les mobilisations familiales
Présentation de l’enquête
Des parents en alerte
Intensité des mobilisations
La proximité comme enjeu de lutte entre parents et spécialistes
Faire avec et contre les spécialistes du soin
Optimiser la scolarité
Mobilisations collectives
Des mobilisations à l’origine de nouvelles inégalités ?
9. Reconfigurations de la légitimité pédagogique
Un transfert de légitimité pédagogique
Enjeux et perspectives |
Permalink : |
https://www.cocof-cbdp.irisnet.be/opac_css/index.php?lvl=notice_display&id=20221 |
La médicalisation de l'échec scolaire [texte imprimé] / Stanislas Morel, Auteur . - Paris : la Dispute, DL 2014 . - 1 vol. (210 p.) : graph., couv. ill. en coul. ; 23 cm. - ( L'Enjeu scolaire) . ISBN : 978-2-84303-255-4 : 20 EUR Prix Louis Cros, Académie des sciences morales et politiques : 2015 : France Langues : Français ( fre)
Sujets : |
Echec Scolaire ; Lutte contre l'Echec Scolaire ; prévention ; trouble de l'apprentissage
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Index. décimale : |
7640 Echec, redoublement, déperdition scolaire |
Résumé : |
extrait : "Sommes-nous tous égaux face aux apprentissages ? Pourquoi certains élèves réussissent-ils mieux que d'autres à l'école ? Pourquoi certains sont-ils «en échec» ? Voilà longtemps que ces questions sont au centre des débats sur l'éducation. Ces interrogations sont à la fois scientifiques, pédagogiques et politiques. Scientifiques, car elles sont abordées par des disciplines (sociologie, psychologie, didactique, linguistique, biologie, génétique, etc.) qui étudient les facteurs à 1 origine des différences d'apprentissage. Pédagogiques, car elles se posent également dans le cadre de la pratique de ceux qui ont pour mission de transmettre des savoirs, à commencer par les enseignants. Politiques, enfin, car, dans une société où la justice sociale est en grande partie fondée sur la méritocratie scolaire, la gestion des différences de réussite et, afortiori, des inégalités à l'école s'impose aux gouvernants comme une question incontournable. Ces registres, bien que sous-tendus par des logiques différentes, ne sont pas étanches, et les controverses scientifiques sur les inégalités de réussite scolaire se déroulent rarement à l'abri des débats brûlants suscités, dans la société, par ce «problème». Même si l'immixtion du politique ou de l'idéologique dans l'univers scientifique est parfois dénoncée par les chercheurs au nom de la nécessaire autonomie de la science, il faut reconnaître que les recherches sur les inégalités scolaires ne peuvent être entièrement dissociées des choix de société auxquels certains de leurs résultats semblent engager. Sans pour autant associer mécaniquement un type de représentations scientifiques à un type d'opinions ou d'actions pédagogiques et politiques, on peut, en effet, affirmer qu'une société où prédomine l'idée que les élèves sont «tous capables» de réussir scolairement ne fera pas les mêmes choix (dans le domaine éducatif ou ailleurs) que celle qui met l'accent sur les déterminismes génétiques ou biologiques à l'origine de la différenciation des trajectoires scolaires et, plus généralement, sociales.
Depuis les années 1960-1970, période à laquelle l'échec scolaire est devenu un problème social dont la résolution s'est imposée comme une des priorités (des gouvernements, de l'école, des métiers de l'enfance, des familles, etc.), le spectre des causes invoquées pour expliquer les ratés scolaires n'a que peu évolué : les difficultés des élèves sont immanquablement attribuées à des facteurs sociaux, pédagogiques, psychologiques, biologiques ou génétiques. Ce qui change, en revanche, d'une époque à l'autre, ce sont les rapports de force entre approches concurrentes et, par conséquent, le registre interprétatif dominant à un moment donné. Dans les années 1960-1980, en réaction à certaines thèses innéistes et héréditaristes de biologistes ou de psychologues expérimentaux dont les travaux avaient parfois une large audience, les sciences humaines et sociales étaient progressivement parvenues à convaincre une grande partie des acteurs de la communauté éducative que l'échec scolaire se construisait dans un milieu social, dans un environnement familial, dans un contexte scolaire. Les références savantes ou profanes aux dons ou aux aptitudes, loin d'avoir disparu, étaient néanmoins régulièrement dénoncées comme relevant davantage de l'idéologie que de la science et comme ne pouvant rendre compte de la majorité des cas d'échec scolaire. " |
Note de contenu : |
sommaire :
1. Analyser la médicalisation
Médicalisation
Une approche constructiviste et critique
Une mise en perspective historique
Quelques repères historiques
Effets croisés : médicalisation et scolarisation
Médicalisation, domination, intérêts
2. Une médicalisation controversée (1960-1980)
La construction de l’échec scolaire en «problème»
Une focalisation sur les inégalités sociales
Une médicalisation contestée et contenue
3. Une médicalisation décomplexée (depuis 1990)
Lorsque l’échec scolaire remet en cause la démocratisation
Savoirs fondamentaux et socle commun
Différenciation et individualisation
4. Le professeur des écoles, l’orthophoniste et le psychologue
Le cadre du recours : le paradigme de l’intégration
Le contexte du recours : une dévalorisation croissante du métier
La banalisation du recours aux orthophonistes
Les troubles psychologiques comme registre de compréhension et d’action
Conclusion
5. Interprétations médico-psychologiques de l’échec scolaire
Les deux établissements de l’enquête
Théories médico-psychologiques
Diagnostics
Les troubles spécifiques des apprentissages, une énigme cognitive
Une prise en compte des facteurs sociaux ?
6. Des traitements médico-psychologiques de l’échec scolaire ?
Psychothérapies : un traitement « omnibus » ?
Les médicaments, un traitement controversé
Les groupes psychopédagogiques
L’orthophonie au CMPP, soutien scolaire ou propédeutique
à la psychothérapie ?
L’orthophonie au CRL : une pédagogie scientifique
7. Quel partenariat avec le monde scolaire ?
Le CMPP et l’école : une proximité distante
L’enseignant, le médecin et la pédagogie scientifique
8. Les mobilisations familiales
Présentation de l’enquête
Des parents en alerte
Intensité des mobilisations
La proximité comme enjeu de lutte entre parents et spécialistes
Faire avec et contre les spécialistes du soin
Optimiser la scolarité
Mobilisations collectives
Des mobilisations à l’origine de nouvelles inégalités ?
9. Reconfigurations de la légitimité pédagogique
Un transfert de légitimité pédagogique
Enjeux et perspectives |
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